Edition 2010

Les sportives d'abord

 

Chantal Jouanno, Ministre des Sports, inaugure la 1re Nuit du Sport féminin où interviennent Léonore Perrus, Karine Dubouchet, Audrey Prieto… et où la Cie Mabel Octobre et le photographe Cédric Poulmaire présentent leurs créations.

 

Dans un lieu où les vitrines présentant des tuniques et des objets qui jalonnent l’histoire du sport tricolore sont partout, dans une ambiance aux lumières tamisées et dans une succession de salles feutrées, a eu lieu, le 9 décembre 2010, la 1ère Nuit du Sport Féminin (NSF).

 

Le Musée National du Sport a servi de cocon à cette grande première, rehaussée par la présence de Chantal Jouanno, Ministre des Sports. Dans son intervention, qui ouvrait la soirée, la ministre a rappelé l’incongruité à devoir encore parler du sport féminin alors que les femmes représentent la moitié de la population. Les choses ne vont pas d’elles-mêmes et c’est un problème qu’il faut absolument corriger. Voilà le sens des mots chaleureux et offensifs tout à la fois, que Chantal Jouanno a prononcé en rappelant la solidarité du ministère pour toutes les actions qui sont, ou seront menées, pour lutter contre les « chapes de plomb » que rencontre encore la pratique féminine au sens large.

 

Interrogés -avec précision, mais aussi avec une certaine fougue- Alexandre Roos et Henri Seckel ont répondu ensuite aux questions de la journaliste Alexandra Capuano. Tout à tour directs et sans chichi les deux auteurs du livre « L’année du Sport Féminin – 2010» ont renseigné et argumenté leurs choix, sous l’œil de la ministre.

 

Changement de tonalité -et de discours- avec un enseignant en EPS, Jean-Jacques Sarthou, et la sociologue Catherine Louveau. Au cours d’un échange d’une dizaine de minutes, les deux universitaires ont, chacun, à la lumière de leurs expériences ou de leurs recherches, tordu le cou à nombre de clichés. Des limites du discours de la famille rugby relevées pas Sarthou, avec, notamment, les déclarations particulièrement réductrices de Fabien Galthié sur les rugbywomen, à la remise en cause de l’argument économique utilisé à foison par les médias pour se dédouaner, que Louveau a présenté, c’est à un tour d’horizon sans pitié du contexte médiatico-fédéralo-sociétal que se sont livrés les deux intervenants.

 

Elles étaient 3 + 1. Trois sportives de haut niveau et une sportive amateur. Sans filet, sans obligation et sans intervieweur. Seules sur l’estrade, elles ont carrément cassé la baraque avec leur liberté de ton et de pensée. Pas dupes de tout ce qui se joue, pas dupes des inégalités et des faux-semblants dans lesquels le sport féminin est souvent enveloppé, elles ont montré une force d’analyse et de résistance plutôt de bon aloi. Léonore Perrus (médaillée de bronze au sabre par équipe des récents championnats du monde d’escrime disputés au Grand Palais), Audrey Prieto, (vice-championne d’Europe 2010 de lutte), Karine Dubouchet (10 fois championnes du monde de ski de vitesse) et Gabrielle, sportive et blogueuse (entrées-en-lice), avaient la parole. Elles l’ont prise. Avec justesse et énergie.

 

Quand la Compagnie Mabel Octobre joue ses créations, ou un simple extrait, comme lors de la soirée, un moment bizarre, de grâce et d’émotion, s’instaure. Ce jeudi soir, il y avait donc une actrice, Marie de Basquiat ; une histoire, celle de la 1ère médaillée olympique du marteau; une plongée dans les sentiments de cette athlète ; un hymne, chanté comme ça, la main sur le survêt Polska ; puis un marteau, un vrai, qui tournoie au-dessus des consciences. Très étonnant, très beau. Parce que, et cette 1ère Nuit le voulait ainsi, sport et culture marchent si bien ensemble.

 

Du badminton, de la boxe, du patinage : Cédric Poulmaire commence à thésauriser des clichés de belle facture. Sa presque vingtaine de vues ont illuminé la dernière salle dédiée à la Nuit et que Anna, auteure-compositrice-interprète, a habillé de ses chansons. Et puis il y a les rencontres et les échanges, entre tous et entre toutes, qui n’étaient pas spécifiés sur le programme. Vous avez su les provoquer. Merci aussi pour cela. Rêvons déjà à la 2ème Nuit.

 

Jacques Cortie

(Jacques Cortie est responsable éditorial du média www.sportiva-infos.com et des éditions dfO, LES ÉDITIONS)

 

 

Un événement créé
et organisé par

Les sportives d'abord

 

Chantal Jouanno, Ministre des Sports, inaugure la 1re Nuit du Sport féminin où interviennent Léonore Perrus, Karine Dubouchet, Audrey Prieto… et où la Cie Mabel Octobre et le photographe Cédric Poulmaire présentent leurs créations.

 

Dans un lieu où les vitrines présentant des tuniques et des objets qui jalonnent l’histoire du sport tricolore sont partout, dans une ambiance aux lumières tamisées et dans une succession de salles feutrées, a eu lieu, le 9 décembre 2010, la 1ère Nuit du Sport Féminin (NSF).

 

Le Musée National du Sport a servi de cocon à cette grande première, rehaussée par la présence de Chantal Jouanno, Ministre des Sports. Dans son intervention, qui ouvrait la soirée, la ministre a rappelé l’incongruité à devoir encore parler du sport féminin alors que les femmes représentent la moitié de la population. Les choses ne vont pas d’elles-mêmes et c’est un problème qu’il faut absolument corriger. Voilà le sens des mots chaleureux et offensifs tout à la fois, que Chantal Jouanno a prononcé en rappelant la solidarité du ministère pour toutes les actions qui sont, ou seront menées, pour lutter contre les « chapes de plomb » que rencontre encore la pratique féminine au sens large.

 

Interrogés -avec précision, mais aussi avec une certaine fougue- Alexandre Roos et Henri Seckel ont répondu ensuite aux questions de la journaliste Alexandra Capuano. Tout à tour directs et sans chichi les deux auteurs du livre « L’année du Sport Féminin – 2010» ont renseigné et argumenté leurs choix, sous l’œil de la ministre.

 

Changement de tonalité -et de discours- avec un enseignant en EPS, Jean-Jacques Sarthou, et la sociologue Catherine Louveau. Au cours d’un échange d’une dizaine de minutes, les deux universitaires ont, chacun, à la lumière de leurs expériences ou de leurs recherches, tordu le cou à nombre de clichés. Des limites du discours de la famille rugby relevées pas Sarthou, avec, notamment, les déclarations particulièrement réductrices de Fabien Galthié sur les rugbywomen, à la remise en cause de l’argument économique utilisé à foison par les médias pour se dédouaner, que Louveau a présenté, c’est à un tour d’horizon sans pitié du contexte médiatico-fédéralo-sociétal que se sont livrés les deux intervenants.

 

Elles étaient 3 + 1. Trois sportives de haut niveau et une sportive amateur. Sans filet, sans obligation et sans intervieweur. Seules sur l’estrade, elles ont carrément cassé la baraque avec leur liberté de ton et de pensée. Pas dupes de tout ce qui se joue, pas dupes des inégalités et des faux-semblants dans lesquels le sport féminin est souvent enveloppé, elles ont montré une force d’analyse et de résistance plutôt de bon aloi. Léonore Perrus (médaillée de bronze au sabre par équipe des récents championnats du monde d’escrime disputés au Grand Palais), Audrey Prieto, (vice-championne d’Europe 2010 de lutte), Karine Dubouchet (10 fois championnes du monde de ski de vitesse) et Gabrielle, sportive et blogueuse (entrées-en-lice), avaient la parole. Elles l’ont prise. Avec justesse et énergie.

 

Quand la Compagnie Mabel Octobre joue ses créations, ou un simple extrait, comme lors de la soirée, un moment bizarre, de grâce et d’émotion, s’instaure. Ce jeudi soir, il y avait donc une actrice, Marie de Basquiat ; une histoire, celle de la 1ère médaillée olympique du marteau; une plongée dans les sentiments de cette athlète ; un hymne, chanté comme ça, la main sur le survêt Polska ; puis un marteau, un vrai, qui tournoie au-dessus des consciences. Très étonnant, très beau. Parce que, et cette 1ère Nuit le voulait ainsi, sport et culture marchent si bien ensemble.

 

Du badminton, de la boxe, du patinage : Cédric Poulmaire commence à thésauriser des clichés de belle facture. Sa presque vingtaine de vues ont illuminé la dernière salle dédiée à la Nuit et que Anna, auteure-compositrice-interprète, a habillé de ses chansons. Et puis il y a les rencontres et les échanges, entre tous et entre toutes, qui n’étaient pas spécifiés sur le programme. Vous avez su les provoquer. Merci aussi pour cela. Rêvons déjà à la 2ème Nuit.

 

Jacques Cortie

(Jacques Cortie est responsable éditorial du média www.sportiva-infos.com et des éditions dfO, LES ÉDITIONS)